VII
CONCLUSION.
Lorsqu'en 1705 Grimarest publia son livre, tant dénigmalgré son utilité réelle et le soin que l'auteur avait apporà se procurer des « mémoires » qu'il croyait « très-assurés, » l'auteur disait dès le but : « Il y a lieu de s'étonner que personne n'ait encore recherché la vie de M. de Molière pour nous la donner. On doit s'inresser à la mémoire d'un homme qui s'est rendu si illustre dans son genre; » puis Grimarest se hâtait d'ajouter trois pages plus loin : J'ai écarté « beaucoup de faits domestiques, qui sont communs à toutes sortes de personnes ; mais je n'ai point négligé ceux qui peuvent réveiller mon lecteur1. » Malgré cette malen­contreuse précaution prise par Grimarest d'écarter beaucoup de faits domestiques, l'on trouva qu'il avait encore donné trop de détails de ce genre, et, l'un de ses contemporains le lui reproche dans une lettre imprimée en 1706 ; voici coment s'exprime ce critique anonyme : « L'auteur s'étonne qu'on n'ait point encore donné la vie de Molière ; pour moi je ne m'en étonne point du tout, et je ne vois pas même qu'il y ait lieu de s'en étonner. Nous avons de Molière tout ce qui doit nous toucher, ce sont ses ouvrages, et je me mets fort peu en peine de ce qu'il a fait dans son domestique, ou dans son commerce avec ses amis ; nous nous passons de la vie de bien d'autres personnes illustres dans les lettres, nous
1. La vie de M. de Molière, pages 1 à 4.